Planche Symbolique d'Apprenti - L'equerre

SPOILER ALERT :   profane    APPRENTI    compagnon    maître


















Voici un bien bel outil, que nous avons toute.s utilisé.es durant nos études, la géométrie aidant, ou pas, à comprendre une des utilisations possibles de cet objet plein de secrets. En quoi cet objet peut-il bien être utile ? Voyons comment il pourrait tenir ma planche.

Une recherche sommaire m’aura permis de comprendre qu’étymologiquement, équerre vient du latin : exquadrare signifiant « équarrir », « rendre carré ». En anglais square se traduit équerre ou carré. On retrouve donc ici la notion de carré sur laquelle je reviendrai plus tard.

J’ai pu également constater qu’il existait une multitude de formes, de variations et d’utilisation de cette équerre, notamment influencées par le corps de métier qui l’utilisera : du charpentier au géomètre, du menuisier au maçon. Si l’étude de cette facette opérative pourrait être fascinante, ce qui m’intéresse ici, c’est l’utilisation spéculative de l’objet.

A mon stade, l’équerre m’apparaît être un instrument universellement représenté en maçonnerie. On le retrouve partout en loge. Du signe d’ordre au bijou mobile du vénérable, du décorum aux objets physiques, des coudes qui portent l’épée aux coups de maillets. Cette équerre se dévoile à toutes celles et ceux qui veulent bien la voir. Cette omniprésence m’inspire donc un premier questionnement : Pourquoi cette objet, pourquoi cet outil, pourquoi ce « joyau » (qui devrait être la traduction littérale de « jewel »).

L’équerre donne un angle de 90°, toujours, c’est son rôle.

Symbole de la rigidité ? J’y vois plutôt de la rigueur, de la constance. Fermeté de la pensée, des idées. Nous maçonnons pour nous améliorer nous-mêmes, et suinter dans la société. Cette élévation passe forcément par une rigueur dans le travail, une observance dans la réflexion, une discipline dans l’assiduité. Cette engagement s’étend selon moi vers un devoir de vigilance, sur le plan profane et sociétal. Pour dénoncer avec force l’inacceptable, pour appuyer les idées progressistes défendues en loge.

Un angle droit pour quoi ?

Ce qui est « droit » est debout, les FF et SS se lèvent pour parler. Cette verticale au moment de s’exprimer assure un engagement plein et entier dans les propos que l’on développera. La position, d’ordre, main ouverte en forme d’équerre, qui pourra trancher les gorges si le secret mais aussi l’engagement, pour tout ce qu’il comprend, n’est pas respecté.

Mais « droit » c’est aussi la droiture, la rectitude. Souvenir d’une initiation réussie, son évocation dans le fascicule que reçoit l’apprenti fraichement admis se trouve dans les premières pages. Elle symbolise pour lui la vertu et l’honnêteté. Notre comportement et nos actions doivent également s’illustrer par leur exemplarité dans la vie profane. Se conforter à la raison plus qu’aux émotions, vaincre ses passions. Le rituel au grade d’apprenti est truffé d’exemples qui rappellent aux jeunes initié.es cette rectitude dans le comportement : Le pas de l’apprenti par sa forme, la position d’ordre, la circumambulation, marquée et à angle droit… L’action changera nos pensées comme la matière transformera notre esprit.



Si l’on dépasse la symbolique de l’angle, l’équerre s’utilise pour tracer, construire et vérifier.

Pour tracer, elle prendra toujours appui sur quelque chose. Si c’est sur une ligne horizontale, ou un plan, elle s’érige, elle s’élève. Quelles différences entre la « perpendiculaire » et « l’équerre » au grade d’apprenti ? La perpendiculaire signe la verticale, alors que l’équerre joint l’horizontale et la verticale. La verticale indique à l’apprenti comme évoqué précédemment la droiture, en somme la voie à suivre. Après un outil introspectif comme le fil à plomb, l’équerre distribue le code moral, guide de la vertu.

Tracer
Ainsi posée, elle divise en deux l’horizontale, principe de l’égalité. Par cet angle qui ne ment pas, qui est vrai, l’équerre symbolise la justesse de la loi morale. Mais justesse n’est pas justice. Un maçon doit aussi savoir remettre en cause ses dogmes, et la prudence nous impose un recul nécessaire sur cet angle rigide. Par delà l’égalité, qui ne s’applique justement que si tout le monde part du même point, l’équité est l’égalité en toute circonstance. Il convient donc d’évaluer, et de vérifier.


Vérifier
Cette équerre peut donc s’assurer que l’angle est vrai, vérifier ces pierres taillées et polies, qu’elles soit brutes ou travaillées par le temps ; vérifier que les angles sont justes. Que le pavé mosaïque peut être parfaitement imbriqué. Sur le plan spéculatif, elle représente la régularité et la perfection des travaux. L’équerre vérifie et donne de l’ordre aux choses, elle harmonise les contraires. Pour nous permettre de construire.

Construire
L’équerre rend les choses carrées et sans bavure. Ce carré, symbole de la matière, du palpable, du chiffre 4 comme les quatre vertus cardinales d’Aristote (courage, prudence, tempérance et justice). Pour construire un édifice stable elle est bien utile, notamment en loge, où il s’agit d’apporter sa pierre à l’édifice universel de manière à ce que celui-ci ne s’effondre pas. Les vertus nous aideront dans ce travail et cette expansion sociétale, de nous mettre « à l’équerre » jusqu’à atteindre le chef d’œuvre de nous même.

L’équerre est au-dessus du compas, le carré sur le cercle, la matière au dessus de l’esprit, le brut avant le polie, les vertus avant la sagesse, l’égalité avant l’équité…

Adelphiquement vôtre.

Commentaires

  1. Merci pour ce beau morceau d'architecture.
    F.:

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  2. Bonjour,
    Le symbolisme maçonnique dans les Mystères.
    Dans un premier temps, rappelons que la Franc-Maçonnerie est d'origine hébraïque, tous les mots de passe sont des vocables hébreux, ses légendes sont tirées de l'histoire du peuple d'Israël.
    Le rituel institué dans les Mystères comprenait 3 degrés.
    On donnait dans ces 3 étapes un enseignement graduel des Vérités. On les appelait alors « secrets hiératiques », c'est-à dire concernant les choses sacrées.
    Pendant le premier degré, on étudiait le caractère du postulant et, si on ne lui reconnaissait pas la faculté de comprendre la Vérité, on l'y laissait toute sa vie, on ne lui conférait pas les deux grades supérieurs.
    Pour celui qui était apte, le premier symbole dont on lui expliquait la signification était, le signe de ralliement... devenu l'Equerre. Explication :
    Les Sociétés secrètes ont eu et ont, encore, comme signe de ralliement, la lettre T ou la lettre D. Il est utile d'en chercher l'origine.
    Dans les « Mystères » égyptiens, le signe de ralliement, était composé de deux lignes, une horizontale et l'autre verticale, de manière à figurer le T des « architectes » (archi-tekton, en grec, de tekton, charpente qui soutient une œuvre). Ce signe est une lettre, le Tau. Il représente en même temps le triangle féminin. C'est, du reste, la première lettre du nom de la révélatrice égyptienne : « Toth ».
    Dans les Mystères de Jérusalem, le signe de ralliement sera la lettre D, le Daleth, ainsi figuré : « ד », une ligne droite horizontale, et une ligne verticale sinueuse.
    Si la lettre « ד » était employée comme article en hébreu, le nom de David devrait se lire D (article) Div ou diva (La Diva), les voyelles changeant de place suivant la façon de lire de gauche à droite ou de droite à gauche.
    Rappelons que le nom de David est la traduction du nom hébreu Daud, nom féminin qui était celui de la dernière souveraine qui fut martyrisée à Jérusalem après y avoir régné 33 ans.
    Donc, le Daleth des Hébreux est le Tau des Egyptiens, et le T des Grecs.
    La prononciation aurait passé du D au T. Elle est encore confondue chez certains peuples modernes, et particulièrement chez ceux qui sont originaires de Palestine.
    C'est parce que le Daleth est la première lettre du nom de David qu'il servit de signe de ralliement au parti qui se forma pour soutenir sa cause.
    Cette lettre est devenue l'équerre des Francs-Maçons.
    L'enseignement des lois de la physiologie donné dans le second degré avait pour but de donner à l'homme les connaissances qui vont lui permettre de réaliser, avec la Femme, l'harmonie spirituelle.
    Pour cela, il fallait lui faire comprendre que les deux natures masculine et féminine sont différentes, c'est-à-dire inversement polarisées.
    Dans un tableau qui représente symboliquement les choses qui sont les plus sacrées, on voit les degrés d'une estrade représentant l'évolution humaine.
    Deux colonnes, les deux sexes, portant chacune sur le fût une lettre symbolique.
    Sur la colonne de droite, celle du Sud, la lettre I, première du mol Iakin (mot qui signifie sagesse). Sur la colonne de gauche, au Nord, la lettre B, première du mot, Booz, qui signifie force.
    À gauche de la colonne B (symbole du sexe masculin), une pierre brute représente l'homme inculte. Au-dessus du chapiteau, un fil à plomb indiquant qu' « il descend vers la terre ». En dessous de la pierre brute, un ciseau et un maillet entrelacés ; ce sont des instruments de perfectionnement, montrant que l'homme doit travailler à se perfectionner.
    À droite de la colonne J (symbole du sexe féminin), un cube coiffé d'une pyramide. C'est l'ascension spirituelle sur le cône sacré. Au-dessus du chapiteau, un niveau, symbole qui veut dire…
    Suite : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/histoire-des-israelites.html
    Cordialement.

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