Planche Symbolique d'Apprenti - La Pierre Brute

SPOILER ALERT :   profane    APPRENTI    compagnon    maître
















A pierre brute, planche brute. Ma contrainte aura été d’écrire cette planche d’une traite, en un temps limité, disons 33 minutes histoire de rester dans la symbolique. Mais pourquoi se faire violence de la sorte, forcer le cadre alors qu’en FM, il faut cultiver la différence ? Et bien je trouve que c’est une façon commode de garder son originalité dans une rituel immuable, plein d’angles droits.



 
Top Chrono !

Pierre qui roule n’amasse pas mousse dit-on, mais est-il vraiment possible de rouler sans être rond ? Et puis être rond, poli n’est ce pas manquer d’originalité ? Être brut est-ce être brutal ? Autant de questions qu’éveille en moi ce concept de pierre brute.

J’ai cru comprendre depuis presque 20 mois que je suis apprenti, que la pierre brute constitue un symbole cardinal pour le 1er degré. Oserais-je dire « LE SYMBOLE » ?



La pierre brute, c’est nous.

Jeunes apprenti.e.s, nous sommes représentés sous la forme d’une pierre brute : un joyau en devenir, qu’il va falloir tailler, gommer, aplanir, magnifier à coups de ciseau (symbole de notre volonté d’agir peut-être) et de travail. Mais avant de la tailler cette pierre, une introspection est nécessaire. Le fil à plomb tombant, nous pouvons sombrer dans notre propre cabine de réflexion pour observer cette pierre.



Qui suis-je donc ? A quoi ressemble ma pierre ? N’est ce pas l’occasion de se livrer ici.


Ma pierre à plusieurs facettes, certaines dures, d’autres tendres. On pourrait se dire que chaque facette devrait être travaillée mais rien n’est moins sûr. Pourquoi tout aplanir, tout gommer ? Il y a bien à travers nous, notre personnalité de jolies choses, de belles trouvailles. Celles-ci, il convient de les garder non ?

Pour ma part, je pense que je suis quelqu’un qui vit par et avec passion. Je croque la vie, je vis la vie comme dirait notre cher Otis. Je suis fidèle à mes valeurs, travailleur et je l’espère aidant avec mes proches et mes amis. Je ne suis pas tomber dans le piège de la fausse modestie, il m’a été plus facile de voir mes bons côtés.

Je ne suis cependant pas dénué de part sombre. Je suis parfois égoïste ou plutôt patriote de ma propre tribu. Je manque de souplesse dans mes principes, parfois extrême dans mes opinions, j’ai du mal à me mettre à la place de l’autre pour comprendre pourquoi ielle a ses idées. J’impose parfois un stress à mon entourage et ne suis pas complètement aware des réactions d’autrui.



Tailler pour quoi ?


Gommer ces facettes disgracieuses n’est pas du plus compliqué je pense, embellir le reste est bien moins sûr. Quand on taille sa pierre, on raisonne surtout sur ce qu’on enlève, mais comment faire quand tout est pourri ? J’entends ça et là des frères et des sœurs prétextant qu’il n’en est pas en maçonnerie, de pourri.e.s. On accepte et accompagne celui ou celle qui aura le désir de se sublimer à nos côtés. Mais comment faire pour se changer si on ne procède qu’à des amputations ?

Le but est-il au final d’obtenir une pierre toute ronde pour qu’elle puisse rouler ? Où serait la singularité d’un tel individu. En FM on est seul, mais pas solitaire ; on est soi au sein des autres ; on est unique au sein d’un tout. Je conçois qu’il faille se tailler un costard à soi-même pour s’améliorer, et tenir à trois épingles au sein de notre confrérie philosophale. Mais ne pouvons-nous pas embellir nos formes de base ?

Être brut c’est être en devenir, c’est l’espérance de changer, de se transformer. C’est l’alchimie, la possibilité de passer à quelque chose de beau, de différent. C’est se tenir aux parois, pouvoir freiner sa chute en agrippant les aspérités, cette pierre qui roulera moins imprimera sa marque dans ce qui l’entoure, laissera une trace, décalcomanie symbolisant l’arrivée d’un frère ou d’une sœur en loge. L’équilibre du groupe a de ça qu’il faut que ça bouillonne pour progresser. Il faut de ces minerais bruts pour se challenger, se questionner chacun.e sur sa propre pierre.



L’heure du premier bilan

J’ai appris à m’écouter, à me voir. Je me connais mieux. Et plus je me connais, plus je me dis qu’il y a du travail. Tel un microscope, il me semble qu’à chaque fois que je prends de la distance, je remarque une plus grosse aspérité qui était camouflée par cette gymnastique de précision. A chaque nouvelles collines franchies, un nouveau pic ; à chaque nouveau pic dompté, un nouvelle montagne. Cette métaphore pourrait provoquer chez moi un sentiment d’abattement. Mais en même temps, plus on se connaît, plus c’est facile. En forgeant, on devient forgeron. Abattre son ciseau la première fois avec gaucherie, préparera un second coup plus droit, plus juste.

Pierre qui roule n’amasse pas mousse, mais pierre qui roule risque de perdre son unicité, sa spéciation, son originalité donc se perdre elle-même. Ce sera certe pour s’appuyer aux autres dans la construction d’un édifice, mais s’oubliant, finira par se fondre dans une masse universelle en panne de diversité.



Top Chrono

35min 40s

Caramba, encore raté...






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