Planchette symbolique d'Apprenti - Le Coq

  SPOILER ALERT :   profane  APPRENTI compagnon maitre   

Le Coq









Voici quelques petites pensées couchées là suite au travail d’un frère autour du coq. Comme toujours c’est autant d’occasions de réfléchir à la symbolique et de questionner notre démarche maçonnique via l’étude du dît symbole.


Je voudrai démarrer par une petite histoire du folklore japonais issue du kojiki, l’un des plus anciens textes écrits, probablement princeps de l’expansion du shintoïsme.


Au début il n’y avait pas grand chose, et les deux entités Izanagi et Izanami décidèrent de créer le Japon. Forte de son succès, Izanami poursuivie sa tâche en donnant naissance à quelques moutards divins, les kami. Toutefois, en donnant naissance au feu, Izanami brûla ses parties génitales et succomba à sa blessure. Fou de chagrin, Izanagi se lava le visage pour se purifier et fît ressortir de son oeil gauche le soleil Amaterasu, de son oeil droit la lune Tsukuyomi, et de son nez Susanoo. Ce dernier n’en demeurait pas moins taquin et passait son temps à embêter sa soeur qui finit par se cacher dans une grotte. Ainsi le soleil disparu et les autres kamis s’en retrouvèrent bien désappointés. Comment la faire sortir de sa moue méditative. Viens alors une idée, lui laisser penser qu’il existe à l’extérieur une entité pour la remplacer. Ils commencèrent à danser et aidés d’un coq chantant, Amaterasu prise de curiosité, jeta un oeil sur l’extérieur. Les combinards lui opposèrent un miroir céleste. La nitescence de son reflet lui laissa croire qu’ils avaient raisons et elle ressortit de la grotte. Ainsi le coq, fidèle compagnon participa à ramener le soleil. Il semble que depuis ce jour, le volatile pousse toujours la chansonnette lorsqu’il entrevoit un rayon bien léché. Il se raconte entre initiés, que les torii, portes shintos serviraient aux coqs à se percher pour voir le jour se lever, ou dans quelques autres lieux sains, ils se placent au sommet des clochers pour leurs labeurs.


Cette symbolique du coq annonçant le jour qui se lève fait sens au regard de sa présence dans la grotte, notre grotte visitée lors de notre initiation. Le jour qui se lève annonce le travail, et n’est ce pas cela qu’on attend d’un·e Franc-Maçon·nne ? La symbolique de la lumière c’est l’espérance et la sortie des ténèbres. Il surveille avec persévérance et annonce, tel un phénix, la renaissance.


Je suis également attaché à la symbolique de la nation accolée au coq même si au tout départ, il s’agissait d’un glissement taquin des romains devant la proximité sémantique de « Gallus » signifiant coq et Gaulle. Je suis dans une obédience qui milite pour le glissement social des idées pour une nation laïque et une république universaliste. Ce coq me rappelle mon testament et la question des devoir des êtres humains envers leur patrie


Le coq est aussi attaché à l’allégorie guerrière. Il symbolise le courage, la combativité et l’audace dans l’adversité.


N’est-ce toutefois pas un peu réducteur de ne considérer que ce bon côté de la pièce.


Si on la retourne, le coq représente aussi la puissance de l’homme avec un petit « h ». Sa représentation virilisante, qui ne voit les succès d’un homme que dans sa capacité à se faire loi lui-même, dans la brutalité barbare. Je pense ici à Donald Trump qui en est le symbole parfait : Les ergots acérés voir pipés, au service d’une cervelle à la limite du moineau. Les combats de coq, d’une violence inouie sont la caricature du règlement de compte entre « êtres » humains incapable de concevoir l’universalisme et le partage. Rappelons que le coq servait de monnaie d’échange pour des luttes de territoire. Il perdure encore aujourd’hui dans certains pays des Paris autour de ces combats qui laissent sur le carreaux les sans le sou.


Je veux croire qu’en Franc-Maçonnerie, le gallinacé est la représentation du retour de la lumière, du cycle du temps qui revient, comme autant de reset sur nos vies. L’espérance d’une nouvelle journée de labeur durant laquelle nous pourrons recevoir notre salaire, toujours plus grand qu’hier de nos succès et échecs, et bien moins que demain, pour un peu que le VITRIOL nous anime. 


Pour terminer sur une note loquace, je me devais d’évoquer Mike the chicken, coq décapité ayant survécu près de 18 mois sans tête, nourrit à la pipette par son maître. Comme quoi, même quand la tête est coupé, il reste de l’espoir.

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