Impression d'un nouveau Maître

  SPOILER ALERT :   profane   apprenti compagnon   MAITRE 

Voici un défi de taille, parler de l’élévation au grade de Maître sans dévoiler quoi que ce soit.
Je ne dirai rien ici des codes, mots de passe ou autres secrets (bien qu’en furetant sur internet, vous puissiez chacun·e trouver ces informations). Je pense toutefois que je peux partager ici quelques idées pêle-mêles sur cette étape.

Une claque

Une chose est sûre, il s’agit d’un moment incroyable. Je pense que pour moi, cela aura été plus fort que mon initiation. D’une part car les évènements qui s’y déroulent sont empreints d’un symbolisme fort, d’autre part car je suis en complète confiance, des Soeurs et des Frères que je connais maintenant mieux. J’ai pu profiter à 100% de ce moment qui restera ancré c’est une évidence. Cette cérémonie d’une richesse incomparable appelle de multiples questions et soulève le voile sur le parcours maçonnique.

La solitude avant le grand saut

Une fois de plus, je me retrouve seul. L’occasion pour moi de me déconnecter du temps et de réfléchir à de multiples symboles. Pourquoi me suis-je engagé sur cette voie. Jusque présent, ai-je reçu mon salaire ? Ces quelques années passées à plancher, échanger, discuter, construire, m’ont elles servies ? Dans le postulat de départ, je souhaitais m’améliorer et réfléchir à moi-même. J’étais très curieux mais pas seulement, la motivation aurait fait choux blanc autrement. Je crois que j’avais un ego suffisamment souple pour encaisser la vision du mirage de moi-même. Je pense avoir travaillé, même si j’ai quelques regrets concernant mon grade de compagnon. On dira que c’est la faute au confinement. Je voudrais faire le vide mais je n’y arrive pas, je voudrais déguster ce moment de silence mais je n’y parviens pas. J’ai tellement hâte de connaitre la suite, et ce temps qui s’égraine. J’essaie de faire fi, de m’en séparer, de me déconnecter… j’y parviens en fixant un sablier, un comble.

L’attente dans l’antichambre

Le retour au temple se fait non sans fébrilité. Je suspecte grandement des changements dans le déroulé. Je visualise mes Frères et Soeurs qui me paraissent méconnaissables. Je me demande ce qu’il va m’arriver devant tant de sérieux. Je sens l’excitation qui m’étreint et mon coeur de met à battre la chamade, on me refait une petite beauté et on me fait passer les portes du temple.

La cérémonie
Je ne dirai rien ici qui puisse trahir quelconques secrets. L’initiation se vit et ne se partage pas. Toutefois, je peux ébaucher quelques impressions durant ce moment à la fois grave et fort. On me questionne, on m’interpelle, on me confond, on me reconnait, on me rassure et on m’explique. Je comprends beaucoup de choses et les grades précédents semblent s’éclairer de manière plus intense. Les inscriptions sur les tabliers des Maîtres font sens, la mythologie Maçonnique a toute sa place. Je souris lorsque je reconnais certains détails entendus et observés durant ma marche de Compostelle. Les compagnons du tour de France partagent avec nous bien des choses. Evidemment, il y a les mots de passes, les signes, les attouchements, la reconnaissance ainsi que le partage de cette tradition toute orale. Je change de vêture, j’écoute, je m’instruis et je remercie tous mes frères et soeurs.

Un aboutissement ou un départ ?

Quelle ne fût pas ma surprise de constater que bien loin d’un aboutissement, il s’agit d’un tout début d’aventure qui s’ouvre à moi. Les évènements relatés soulèvent de nombreuses questions qu’il faudra bien éclaircir, par la réflexion et la lecture. Si le grade de compagnon était vaste, je sens une immensité qui s’ouvre à moi et qui ne demande qu’à être creusée. C’est très agréable de penser qu’il y a encore tant à découvrir et tant à réfléchir. Avec cette pression qui sera de rendre la pareille aux personnes qui me font suite. Dans le soucis de les guider et de les éclairer un peu. 

Adelphiquement vôtre