En quoi la législation de l’euthanasie active en France serait-elle une avancée humaniste ?

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En quoi la législation de l’euthanasie active en France serait-elle une avancée humaniste ?




Mes TCSS, mes TCFF


C’est une question fort intéressante qui soulève chez moi plusieurs réflexions. Je me placerai sur le plan philosophique tant d’autres seront plus à l’aise sur le plan opératif et législatif. Les notions à définir et réfléchir sont à mon sens l’humanisme, la laïcité, la liberté, le suicide et enfin l’euthanasie.


Sur le plan philosophique donc, je voudrai d’abord m’arrêter sur le terme de « l’humanisme » puisque c’est de cela dont on parle. Ce mot décrit un courant philosophique comme celui « qui cultive les humanités ». L’académie française ajoute que cette doctrine « prend l'homme pour fin et valeur suprême » et vise « à l'épanouissement de la personne humaine et au respect de sa dignité. » 


La mort et l’épanouissement, deux notions bien contradictoires, comme le noir et le blanc de notre pavé mosaïque, qui sont pourtant eux, bien collé… Il est donc question ici de philosophie, d’êtres humains et de dignité.


Concernant la notion d’euthanasie, nous avons pu voir que ce terme est relativement flou notamment pour sa différence avec le suicide assisté. En glanant ça et là quelques infos, il me semble qu’une différence fondamentale apparaît entre l’euthanasie passive qui conditionne une maladie incurable, une phase terminale ; d’un suicide pour lequel les personnes ne souffrent pas de maladies létales. Toutefois, la motivation peut être la même : une souffrance insupportable. Encore un terme à définir tant il est complexe. Sur le plan médical, il est souvent question de douleur physique, mais il me semble que la douleur psychologique est bien plus prégnante. En ce sens, on pourrait rapprocher les deux termes, qui ont en commun un tourment tel, qu’il amène la personne à choisir une libération. 


On pourrait alors se poser la question des freins à accepter une telle décision. Cette mort dans la dignité, ne serait elle pas l’ultime liberté ; la liberté de disposer de nos corps comme bon nous semble. En F.·.M.·., nous militons pour cette liberté absolue de conscience, mais le corps et l’esprit ne sont-ils pas « lovés » et miscibles, comme l’équerre et le compas (un peu de symbolisme ne fait jamais de mal). Au bout du bout, ce qui gène ici je pense ce sont les notions de collectif et d’individu. L’euthanasie active, choisie, décidée serait un choix individuel, mais qui doit se faire dans un cadre collectif. Nous vivons en société, construite et organisée autour de moeurs, d’us et coutumes. Je crois que notre société française est encore très imprégnée d’un héritage judéo-chrétien qui empoisonne un débat sans biais sur cette question. Refuser ce droit, ce serait gommer la liberté individuelle qui se questionne dans une collectivité comme la nôtre. Un problème insoluble ? Le terme individuel est tellement dépeints et connoté négativement qu’il rend aussi les débats difficiles.


Il reste toutefois, il me semble, une solution pour trancher cette question, on la retrouve dans l’éthique minimaliste : Si une décision ne nuit pas aux autres, il n’y a pas de raison de la refuser. Ainsi reconnaitre le droit à l’euthanasie, sur le plan philosophique, c’est appliquer une laicité de la santé, accepter que chacun est chacune soit libre de disposer de son propre corps, par delà les préjugés et présupposés collectifs. On touche fort du doigt l’acceptation de la mort dans nos sociétés.


Accepter l’euthanasie, la fin d’un être, irait donc dans le sens de l’épanouissement de l’être humain. 


Une oxymore…. 


Qui rappelle ici, que dans ce qui nous occupe, que le mort est occis au sens propre du terme !! 




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